par Sébastien Millet
TV : merci de baisser le son pendant les publicités !
Si la question du fameux « temps de cerveau disponible » peut prêter à sourire, elle mérite néanmoins d’être prise au sérieux.
Qui n’a jamais ressenti que le volume sonore augmentait automatiquement pendant les spots publicitaires ?
En jouant sur les fréquences, le message publicitaire peut ainsi être diffusé largement dans toute l’habitation et toucher ainsi la personne par un effet quasi-subliminal sans même qu’elle ne soit devant son écran. L’annonceur a ainsi une meilleure garantie quant à l’efficacité de son investissement publicitaire.
Seule réponse possible pour le téléspectateur irrité : mettre la main sur sa télécommande pour baisser le son, changer de chaîne ou éteindre son poste !
Pourtant, un décret n° 92-280 du 27 mars 1992 prévoyait déjà que « le niveau sonore des séquences publicitaires ainsi que des écrans qui les précèdent et qui les suivent ne doit pas excéder, s’agissant notamment du traitement de la dynamique sonore, le niveau sonore moyen du reste du programme » (art. 14).
Ce texte étant manifestement non appliqué, une réponse législative est apparue nécessaire pour mettre un terme à ces pratiques, qui amplifient le sentiment désagréable de « matraquage ».
C’est ainsi que dans le cadre du Grenelle de l’environnement et de la lutte contre les nuisances sonores, les chaînes de télévision ont désormais l’obligation (cf. loi n° 2010-778, art. 177) de respecter un volume sonore égal entre les programmes et les pages d’écrans publicitaires.
A défaut de pratiquer ce « lissage acoustique », et sans attendre d’éventuelles recommandations ou observations du CSA dans son rapport annuel au Parlement, on peut s’attendre à des actions en justice (référé par exemple) visant à faire cesser le trouble manifestement illicite découlant du non-respect de la loi en la matière …
bruit • grenelle • nuisances • publicité